Parution Mai 2012


    Accueil

    Parutions

    Auteurs

    Œuvres

    Bibliophilie

    Commande

    Recherche

    La maison

    Autres fonds

    Liens

    Chronique

    Lettre d’info


    Livres de photographie

Jean-Pierre Abraham
& Yves Marion
Journal d’hiver


Poèmes et monotypes
2012. 80 p. 16,5/24.
ISBN 978.2.86853.583.2

20,00 €

En coédition avec
Le Tout sur le Tout et la
Ville de Douarnenez

Le livre

«Ces dessins sont beaux. La pauvreté des moyens employés accroît leur force, peut-être. “Je n’ai plus, m’écrit Marion, que cette encre et ce papier à lettres. Je ne puis m’acheter le moindre matériel.” Mais il a utilisé une plaque de verre pour appliquer son encre sur le papier, et obtenu des rythmes étonnants. Durant de longues heures j’ai regardé cette première série, qu’il a intitulée, un peu cavalièrement il me semble, la Mer à voir. Les dessins sont liés, forment une suite organisée de façon précise, qu’il importe de pouvoir contempler d’un seul coup d’œil. Marion, je pense, eût été satisfait de me voir à quatre pattes dans ma chambre, les dessins alignés sur le plancher, promenant au-dessus d’eux ma lampe, à la manière des explorateurs qui déchiffrent sur les murs d’une grotte des signes mystérieux.» (Armen, 1967)
C’est par ces lignes que nous connaissons l’anecdote : un jeune artiste résidant dans l’île de Sein confie une trentaine de monotypes à son ami gardien du légendaire phare d’Armen où il les monte, leur consacrant pendant les mois d’un hiver un acharné travail d’écriture, poussant des mots «jusqu’au bord du gouffre».
L’auteur avait gardé des copies de ses poèmes, et l’artiste en avait fait un livre unique, demeuré inédit. C’est ce superbe document que nous publions, cinquante ans plus tard.


Les auteurs

D’une admirable fidélité à soi-même et à l’écriture, Jean-Pierre Abraham (1936-2003) n’aura guère eu le désir de se consacrer professionnellement à son métier d’écrivain mais n’aura rien perdu en route, au prix sans doute de l’ordinaire bonheur de vivre : «dès qu’on a ce souci {le souci d’écrire} — et je sais bien que je dois l’avoir — c’est fichu, on est obligé d’avoir du recul, de se retirer dans l’ombre pour regarder la lumière. Pour la dire, cette vie-là, il faut en quelque sorte en porter le deuil…» (Lettre à André Dhôtel, 1956). Cet ouvrage est le dixième publié par Le temps qu’il fait.

Yves Marion (1936-2007), peintre de l’école de Rosny, passa deux ans à l’île de Sein (1961-1963) où il connut Abraham, avant de s’installer à Douarnenez et d’y nouer une amitié durable avec Georges Perros qui écrivit de lui : «Tous ses tableaux ont quelque chose dans la peau et quelqu’un.» Peintre de la Mer et de la vie portuaire, il poursuivit sa carrière à Nantes, en Allemagne et en Italie.


Commander
Autres titres du même auteur :

• Compère, qu’as-tu vu ?
Fort-Cigogne
• Coquecigrue, où es-tu ?
Port-du-Salut
Ici présent
Histoire d’Io
La place royale
Extraits


Une fenêtre est toujours
Trop grande pour son volet

Un mur est toujours trop beau
Pour la maison qui l’habite

Mais l’espace se rassemble
Quand les cinq doigts d’une main
En déchiffrent la douceur
La mer à pas comptés
dévide ses histoires
Et leurs syllabes neuves
Aux rires d’écoliers

La mer à raconter
N’est pas la mer à voir
Elle montre ses larmes
Et mure son visage

Bonjour à la mémoire
Sans ride ni raison
De ses galets fermés

Bonjour à la patience
Doucement inclinée
De son épaule ronde