Parution Mai 2016


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Georges Bonnet
Juste avant la nuit


Poèmes
2016. 152 p. 14/19.
ISBN 978.2.86853.615.0

18,00 €

Le livre

Avec «L’ombre de l’ombre / Peut-être la nuit / Ou bien la mort»… il y a de l’ombre dans ce recueil, mais juste assez pour permettre à la clarté de ne pas éblouir. Il y a également du silence, «Un silence / volontiers / tout près / de l’interdit», mais enveloppé de quiétude et de patience. De la solitude, mais peuplée de sensations heureuses.
Son très grand âge et sa vue déclinante n’autorisent plus à Georges Bonnet que de très courts poèmes, extrêmement simples d’apparence. Il en donne ici plus d’une centaine qui ne font place ni à l’amertume ni aux regrets. Tout une vie derrière soi, et fort longue, constituée de «Bonheurs et malheurs / détachés / de leur stupeur» — d’où se sont absentées la peur comme la révolte contre la mort —, donne à ce testament poétique une sérénité habitée, une courtoisie discrète qui en font un admirable modèle de vie.


L’auteur

Enseignant à la retraite, Georges Bonnet vit à Poitiers. Poète, auteur d'une quinzaine de recueils publiés depuis 1965 (chez Hautécriture, Folle avoine, La Bartavelle, Le dé bleu, Océanes, entre autres), il a fait ses débuts de romancier à 81 ans avec Un si bel été (Flammarion, 2000), qu'ont suivi Un bref moment de bonheur (Flammarion, 2004), Les yeux des chiens ont toujours soif (Le temps qu'il fait 2006), Un jour nous partirons (Le temps qu'il fait, 2008) et Chaque regard est un adieu (2010).


Extraits

Autres titres du même auteur :

Les yeux des chiens ont toujours soif
Un jour nous partirons
Chaque regard est un adieu
Une caresse douce
mais lointaine

La main
a cessé de croire

Il reste un peu de tendresse
dans l’arrondi
des bras


*


Devant le mot
la chose
restée de marbre

La chose
et piteux
le mot en retrait

Face au mot
la chose
à l’état pur

Le mot
comme
un défi


*


Le ciel
le paysage

comme
un prêt

Le silence
ce chef-d’œuvre
quand il se déploie


*


La tendresse
en lui
tout un peuple

Les battements
du cœur

Jusque
dans les paroles
Chaque
bonheur

Avec
son vide

La vie
sous son couteau


*


Il a deux serins
dans une cage bleue

Un chat
au poil gris

Et souvent le soir

Des regrets
plus vastes que l’oubli


*


Un matin
de bergerie

Quelques nuages

Sur les prés
des ombres gardiennes

Très loin
une guerre s’éternise
dans un pays de peu de terre


*


Il vieillit
sereinement

Comme le blé en herbe
porte le temps

Il aime voir son visage
dans les yeux
de son jardin

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