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{Collectif}
Le temps qu’il fait
1981-2021
2021. 224 + 32 p. 16,5/24.
ISBN 978.2.86853.679.2
25,00 €
Le livre
Voici un catalogue bibliographique qui donne, année par année, une notice à chacun des presque 700 titres publiés depuis les débuts balbutiants de ce qu’il faut bien nommer une aventure. Enrichi de nombreuses images (illustrations, vignettes, fac similés, reproductions de couvertures), il synthétise, en quelque sorte, l'esthétique ouverte qui s’y est développée. Nourri, il y a vingt ans, et plus encore cette année, de textes d’auteurs particulièrement engagés à nos côtés évoquant avec force la façon dont ils voient cette maison et la manière qu’ils ont de l’habiter, ce catalogue est devenu un livre de raison qui écrit l’histoire de quarante années d’édition au temps qu’il fait
Les auteurs et artistes
Textes originaux de Jean-Pierre Abraham, Yves Bichet, Christian Bobin, François Boddaert, Patrick Cloux, Pascal Commère, Joël Cornuault, Paul de Roux, Jean-Pierre Ferrini, Alain Galan, Laurent Girerd, Jean-Yves Laurichesse, Adrien Le Bihan, Gérard Macé, Denis Montebello, Gilles Ortlieb, Jean-Claude Pirotte, Paul Louis Rossi, Jean-Loup Trassard, Jean Pierre Vidal.
Peintures et photographies de Jean-Gilles Badaire, Jean-Luc Chapin, Michel Danton, Jean Dieuzaide, François Dilasser, Noriko Fuse, Lorand Gaspar, Anne Moreau, Jean-Pierre Schneider, Monique Tello, Jean-Loup Trassard.
Extrait
«C’est qu’il y a édition et édition. Celle, d’abord, dotée d’une puissance universelle, qui fait de l’expansionnisme son credo, de la vente au plus grand nombre son objectif immédiat, de l’œuvre adaptée sa sucrerie — et puis l’autre, sans armées mais non sans atouts, qui tente de maintenir sa singularité en se frayant un passage à travers la surproduction et l’indifférence.
Toutes deux alimentent la même sphère des lettres; elles parlent cependant des langues différentes. Elles se frôlent sans se voir comme devant la boulangerie le cadre supérieur et le gitan. Sans doute en fin de compte est-ce une chance que ces deux conceptions du métier d’éditer, ces deux profilés d’acier laminé qui forment les rails du livre à destination du lecteur, poursuivent leurs chemins respectifs sans dévier de leurs principes.
Le champ ainsi laissé ouvert à l’éditeur de l’ombre est illimité. L’espace d’accueil que celui-ci offre aux écrivains prend la coloration d’une terre d’asile. Là, aucune attachée de presse n’est tenue de faire subir le supplice médiatique à la romancière timide, aucun directeur commercial ne fait peser sur le poète un défaut de notoriété. Les textes qu’on laisse pousser en cette sorte de jachère intellectuelle disent la volonté de placer au-dessus de toute obligation gratifiante, de tout enchaînement profitable, ce qui n’a pas de prix : la voix, le souffle, la flamme plutôt que la course.»
Laurent Girerd
Il est disponible chez l’éditeur.