Parution Février 2024


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Gérard Mordillat
L’obscur tympan
du monde


Poèmes

2024. 248 p. 14/19.
ISBN 978.2.86853.710.2

21,00 €

Le livre

«Le poète est un voyant au présent et du présent, pas un mage ou un sorcier, interrogeant les signes et les visions. J’aime penser aux poèmes que j’écris comme des textes “d’intervention”. C’est-à-dire des citations du temps, fixés dans l’histoire par des mots taillés en pointes. Interventions également sur le champ littéraire dans la mesure où ils ne s’enferment pas dans un code de lecture ; qu’ils ne peuvent se réduire au lyrisme individuel, à l’objectivisme, à la fable, au narratif, au didactisme, à la glossolalie. La poésie n’a pas de limites comme elle n’a pas de raison. Qu’elle ne soit pas « cadrée » ne signifie pas qu’elle soit sans règles, sans contrainte. Au contraire.
[…]
Écrire de la poésie, c’est avoir faim. C’est discerner le mot exact dans l’obscurité du temps, entendre le son juste au milieu des clameurs de la jungle, fixer un état incandescent de la conscience. Le poème signe toujours un éclair de lucidité.» — G. M.


L’auteur

Né en 1949, Gérard Mordillat est écrivain et cinéaste. Il a publié de nombreux romans, parmi lesquels L’Attraction universelle, Vichy-menthe, Rue des rigoles, La Brigade du rire, La Tour abolie... Il a réalisé une vingtaine de films : La Voix de son maître, Vive la Sociale !, Cher Frangin, En compagnie d’Antonin Artaud, L’Apprentissage de la ville... Avec Jérôme Prieur, il est l’auteur de la trilogie documentaire sur les origines du christianisme Corpus Christi. Ainsi que de La véritable histoire d’Artaud le Mômo (1993, réédité accompagné d’un livre en 2020 à nos éditions).


Extrait



PAYSAN

Rien qui ne soit du rêve la copie
De l’ordinaire à la peau dure
Et l’âpre travail du jour
De l’écrivain amarré à sa tâche
Tel le paysan attaché à sa terre

Que dire d’autre ?
J’écris
Je sillonne de noir
Le champ blanc des champs
Moralité :
Qui laboure ses phrases
Ne recueille
– Suprême poésie ! –
Que des pommes de terre



LE GENOU

Finis debout !
Tes espoirs sont vains
Et ta colère amuse
Mieux vaut un coup fatal
Que la patience des lâches
L’acide espérance
Les pleurs désolés
Surtout ne te retourne pas
Il faut partir face au vent
Libre de tout regret
Fier et sans remords
Va où nul ne se dore
Au soleil lénifiant
Numérote tes abattis
Brûle ton répertoire
Tes amours, tes icônes
Saute dans le vide
Et dans ses plis
L’au revoir est une splendeur
L’adieu une apothéose
Mais nul ne revient saluer
Et l’Éternel s’est envolé
Alors courage et en avant
Frère
Marche en tête
Sois le genou
Celui qui le premier
Avance face à l’ennemi