Parution Avril 2023


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Joël Cornuault
En lisant en rêvant


Notes

2023. 112 p. 14/19.
ISBN 978.2.86853.
703.4
16,00 €

Le livre

«Lequel précède l’autre : la lecture ou le rêve ?
«Une journée de Thoreau commençait par une marche énergique à travers bois. Beaucoup pratiquent l’inverse, attendant d’être lassés de lire pour aller se dégourdir les jambes. Un jardin derrière la maison, d’où l’on entre et sort, est un endroit bien fait pour entrecroiser pendant plusieurs heures la lecture et le rêve, exercer leur réversibilité. “Il y a un Extérieur à l’Intérieur et un Intérieur à l’Extérieur”, dit Blake.
«Que l’on commence sa journée en lisant et la finisse en rêvant, ou le contraire, une règle d’or me paraît valoir : le mot n’est pas un signe, le matériau pour des constructions logiques : il est un vécu; un rêve vécu.»

Érudition décontractée, goût du plaisir et de l’indépendance, art de l’effacement sont les richesses proposées en partage par le moins narcissique des écrivains dans cette promenade bachelardienne en compagnie d’auteurs admirés, nourrie d’images désordonnées et d’analogies éclairantes.



L’auteur

Né en 1950, Joël Cornuault, a longtemps été libraire.
Essayiste, poète et traducteur, il a consacré des essais à André Breton et Henri David Thoreau ainsi qu’au géographe Élisée Reclus.
Il a traduit le poète et essayiste Kenneth Rexroth (Les Poèmes d’amour de Marichiko, chez Eres, par exemple), le naturaliste John Burroughs (L’Art de voir les choses, Fédérop) et le paysagiste A. J. Downing (La Philosophie du goût champêtre, Premières Pierres), tous trois américains, et les pré-romantiques anglais William Gilpin et John Thelwall. A publié de nombreux articles, essais, poèmes, ou traductions dans des revues, notamment Plein Chant, Europe, Les Cahiers du Temps qu’il fait, Fario, Rehauts, L’Esprit des villes.



Extraits

Écrire à la première personne pour tenter de mettre en relief une sensibilité et quelques idées qui n’auraient pas sinon trouvé leur forme. Mais pour peu qu’elles aient pouvoir de rejoindre organiquement sensibilité et idées communes, et seulement cela.
Dans le monde de la consommation, la «libération» des désirs et des singularités aboutit à diviser les êtres et à accroître leur solitude dans la mise en scène de leur cas particulier, ciblé au plus près par les psychologues de la publicité. Pseudo-individualité, dirons-nous après Adorno.
Il semble en aller de même dans le monde de la «création». Le Sujet y est généralement conçu dans une solitude supérieure, un narcissisme d’artiste qui, indifférent à ce qui n’est pas son moi, empêche de se poser la question du Sujet dans une «substantialité sociale», selon l’expression de Robert Misrahi.
Chacun approfondissant ses projets, chaque personnalité devenue de plus en plus impérieuse avec le temps, affinant ses demandes, et acquérant les moyens de les exprimer, semble oublier en chemin qu’elle a besoin bonnement de camaraderie et d’amitié. De conscience partagée.
Que l’individu s’épanouisse, qu’il «s’éclate», comme on disait si bien, à moins qu’il n’éclate tout simplement, est possible.
Il rend la vie sociale, un monde de Sujets vivant ensemble, bien sûr plus difficile.


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Le pessimisme crépusculaire, anti-amoureux, que déversent à longueur de propos de nombreuses étoiles de l’édition et de la culture est le moins critique qui soit; plus ce pessimisme, au contraire, se donne libre cours, s’officialise, plus il se transforme en dégoût de l’avenir et en hostilité à la vie, incapable de tendre vers quelque chose; quelque chose d’un autre ordre, dont le but le plus élevé serait le même que celui d’une œuvre d’art, c’est-à-dire une «manifestation absolue de potentiel», pour reprendre l’expression de Schiller.


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