Parution Octobre 2022


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Jean-Gilles Badaire & Yannick Mercoyrol
Memento en vert et bleu


Peintures et essai

2022. 64 p. 21/27.
ISBN 978.2.86853.692
.1
27,00 €

Le livre

Tu inventes l’impossible : des autoportraits distanciés. Tu peins ton portrait à 65 ans de distance, à partir de photos qui sont comme des reliquaires dérisoires d’une mémoire parcellaire qui n’a jamais existé que par le truchement de l’image. Qui est celui dont tu fais ici le portrait ? Seuls les témoignages des autres certifient sa présence : ils t’ont reconnu, et affirmé cette filiation qui construit, sur cet unique fondement, ta propre reconnaissance, le fait que tu puisses te reconnaître, là, sur cette plage. L’image est un savoir médiatisé, et seule cette médiation fragile, cette attestation a posteriori permet de dire : c’est moi. L’autre donne quitus, sur sa seule foi, à l’existence de soi enfant, tel qu’il apparaît sur la photo déjà ancienne, un peu écornée, virant au sépia de l’archive. Alors peindre, ce serait ici construire sa propre image, effacer l’identité précaire édictée par autrui en vertu d’une photo indécise. C’est substituer son image à celle de la photo, écarter l’impression photographique pour confier son identité au tableau que l’on compose, c’est reprendre la main sur soi. Et peut-être ce déplacement signifie-t-il, dans sa netteté, que tout autoportrait consisterait à peindre soi-même et l’autre, qu’il serait une peinture de l’entre deux, l’endroit exact où j’apparais en me frottant à l’altérité. En peignant cet autoportrait de l’artiste en enfant, tu attestes que tout autoportrait est un risque insensé et magnifique, parce qu’il désigne un interstice, et éclaire l’endroit obscur où je suis sans être moi.


Les auteurs

Après avoir exercé plusieurs années à l’étranger (USA et Allemagne), Yannick Mercoyrol dirige depuis 12 ans la programmation culturelle de Chambord, où il a assuré le commissariat d’une vingtaine d’expositions, dont une consacrée à Jean-Gilles Badaire en 2011. Auparavant, il avait travaillé avec Soulages, mais également avec des artistes aussi divers que B. Gadenne, V. Novarina, V. Laveaux, J.-F. Guitton, G. Dimanche, etc. Il a ainsi écrit plusieurs textes dans des catalogues (Somogy, In Fine, Domaine de Chambord, Gallimard), convoquant le paysage multiple de l’art contemporain à travers des artistes dont les carrières, la notoriété et la génération diffèrent. Il a publié précédemment Parler avec du rouge dans la bouche, face à Rothko (2002, Chatelain-Julien) et Géométrie des organes (2009, Grèges). Intensités. 12 artistes aujourd’hui paraîtra en 2023 à L’Atelier contemporain.

Passionné de littérature, Jean-Gilles Badaire s’est fait peintre de livres, et a illustré de nombreux écrivains ou poètes, de Jacques Abeille à Joël Vernet, en passant par Fr. Augiéras, G. Bataille, L. Bhattacharya, M. Blanchet, L. Bourg, R. Caillois, B. Cendrars, R. Daumal, C. Demangeot, D. Grandmont, M. Griaule, D. Leuwers, Th. Metz, Y. Peyré, É. Pistouley, V. Segalen, S. Stétié, G. Ungaretti… Il a aussi publié quelques écrits personnels : Faire des études pour être mendiant (Cadex, 2001), La surface des morts (Fata Morgana, 2004), Petite prose sur les ordures (id. 2006), Les révoltes secrètes (id. 2009), Je ne lave jamais mes dessins (2014). Il peint chaque jour dans des carnets, à l’atelier, en voyage, comme un écrivain tiendrait un journal. — Nos éditions ont publié de Marc Blanchet : Jean-Gilles Badaire, dans cette rigueur en désordre (2005).

Tirage de tête :
30 ex. numérotés, accompa-
gnés d
’une peinturee originale signée de Jean-Gilles Badaire :
180 €