Parution Octobre 2023


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Jean-Pierre Otte
Mes anticorps


Avant-propos de
Manuel Schmitz


2023. 176 p. 14/19.
ISBN 978.2.86853.
705.8
20,00 €

Le livre

«Figure tutélaire à la force tranquille et à la belle humeur contagieuse, le grand-père de Jean-Pierre Otte avait, pendant la grande guerre, instauré “La chronique du blutoir”, accroché à l’entrée de son moulin et sur lequel il épinglait des aphorismes aux vertus revigorantes. Le présent recueil s’inscrit dans cette lignée. Colligés au fil des lectures, les fragments qui le constituent sont autant de cristallisations d’une pensée, d’éclairs d’évidence surgis au détour d’une page. Miroirs angulaires disposés à l’intérieur de l’œuvre, ils en éclairent les multiples facettes et la cohérence remarquable. Leitmotive d’un prélude, ils en exposent la tonalité et les thèmes majeurs. Un seul désir a présidé à leur choix et à leur présentation : vous inviter à (re)lire celui qui invite le lecteur à inventer sa vie.»

(Manuel Schmitz, Extrait de l’avant-propos).


L’auteur

Jean-Pierre Otte est né dans les Ardennes belges en 1949. Avide de savoir, il étudie en auditeur libre la biologie, la physique, la philosophie et les mythologies du monde. Depuis 1984 il réside sur un causse du Lot, entouré d’animaux familiers. Épicurien, passionné par le vivant, il aime la marche et le vin. Vivant depuis ses débuts (1976) de sa plume et de sa voix, il est également chroniqueur dans les journaux, conteur à la radio et en spectacle, conférencier et peintre.
Jean-Pierre Otte est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages consacrés aux rites amoureux des animaux (L’amour en eaux dormantes, La Sexualité d’un plateau de fruits de mer…), sur les mythes cosmogoniques du monde (Les aubes enchantées, Les Naissances de la femme…) mais aussi de récits plus personnels ou intimes célébrant le «plaisir d’exister» (Le ravissement, Petite tribu de femmes, Un cercle de lecteurs autour d’une poêlée de châtaignes, Le labyrinthe des désirs retrouvés…). Ses livres sont principalement publiés aux éditions Robert Laffont, Seghers, Julliard…


Extrait

Amour



Réinscrire l’amour dans une progression. Vivre les choses au degré d’attirance qu’on éprouve. Apprivoiser son désir. Que ce ne soit pas le désir libidinal qui vous emporte et se satisfasse à votre place.

N’est-ce pas cela l’amour où l’on se reconnaît sans jamais avoir fini de se connaître, comme au travers des angles d’un cristal de Bohème ?

À l’oiseau qui se morfond seul dans sa cage, donnez une compagne et ils siffleront bientôt de concert en répons et antiennes, sans plus voir leurs barreaux. De même, en quarantaine, cherchez belle compagnie, accompagnement, concordes et contrepoints dans une partition commune.

La sexualité n’est rien si elle n’est investie au moins par la sensualité, sans parler de la carte sentimentale et des remous de l’âme.

L’amour n’est rien d’autre qu’une joie qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure. — (Spinoza)

Si l’on aspire à un grand amour, il convient non pas de le chercher mais de s’apprêter sensiblement, de sorte qu’il adviendra à l’instant où l’on s’y attend le moins, dans une collision où l’on reconnaît l’autre qui vient à notre rencontre avant même que de le connaître.

La plus haute idée de l’amour : aimer, ce n’est pas que l’autre serve d’écran à nos fantasmes, c’est permettre à l’autre d’être et de devenir ce qu’il est. La seule morale en amour.

Parallèles et complices dans la rencontre, nous voilà à l’image de deux voiliers qui s’accostent en pleine mer, flanc contre flanc : on se lie par des amarres, on se tient par d’invisibles cordages. La relation se délie et se structure d’elle-même, donnant lieu à des réjouissances sur le pont, donnant lieu à un banquet charnel dans la cabine ou dans les soutes.

Les rapports doivent être à profits réciproques, à plaisirs partagés. Le désir se transforme alors en don et l’appel qui nous brûle reçoit son absolue réponse. L’on choisit ensuite de continuer à voguer ensemble, ou de se détacher à l’aube et de repartir à la faveur d’autres courants et d’autres curiosités.
La sagesse est de ne jamais aimer que les êtres d’un même courant d’affinité.

En amour, nous sommes comme deux sphères qui ne se touchent qu’en un point, le point par lequel elles jouissent l’une de l’autre.

Le fantasme — par lequel le moi s’efforce d’échapper à l’emprise de la réalité, en l’occurrence de la réalité amoureuse — doit être vécu et fouillé pour qu’il n’y subsiste aucun mystère ni aucun attrait. L’amour est au prix de la délivrance personnelle.

Le grand amour, on ne le rencontre qu’une seule fois dans sa vie. On peut éprouver bien des attirances, des coups de foudre passagers, des turbulences sensibles et sentimentales, mais le grand amour on ne le connaît qu’une seule fois.
Quant aux attirances satellites, elles sont à vivre au mieux, sinon elles vous font des abcès dans le mental par le regret de ne pas les avoir vécues.

Un corps nu est le seul prolongement à la ligne invisible qui nous relie au mystère. — (Elytis)
L’amour est un plaisir gigogne qui s’épuise dans l’instinct et se renouvelle en suscitant d’autres faims.

Dans l’aventure amoureuse, d’autres réalités de notre être s’éveillent par des combinaisons différentes avec le ou la même partenaire ou avec d’autres partenaires. L’amour, c’est le bain révélateur par excellence.

Par une manière rituelle de s’immerger dans le flux turbulent de la vie, la sexualité a un rôle souverain à jouer. Soit qu’elle constitue une faim en soi ou un mode de communication par le dialogue des corps; soit qu’elle opère un retour à la matrice et permette de se recréer comme en une seconde naissance au miroir de l’être aimé.

En amour, l’éblouissement, c’est l’intime réalité de l’autre.

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